PARIS — L'Unapei, fédération d?associations de défense des personnes handicapées mentales, a tiré la sonnette d'alarme, mercredi, sur la banalisation des discriminations touchant les handicapés mentaux.
"Nous sommes si perpétuellement confrontés à la discrimination, que nous avons tendance à nous y habituer et à ne plus la voir", a affirmé Christel Prado, sa présidente, lors d'une conférence de presse à Paris, deux jours avant la journée internationale des personnes handicapées.
Pour illustrer son propos, Mme Prado, mère d'un enfant polyhandicapé, a annoncé avoir saisi la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) en raison du blocage d'un projet de construction d'un établissement d'accueil pour personnes handicapées mentales vieillissantes à Meudon (Hauts-de-Seine), par un riverain "ne voulant pas avoir de handicapés mentaux près de chez lui".
L'Unapei demande au gouvernement de "montrer sa détermination à faire progresser la lutte contre toutes les discriminations en garantissant le maintien et l'indépendance de la Halde qui les combat". Cette autorité devrait être absorbée en 2011 par le nouveau Défenseur des droits, dont la nomination est prévue au printemps.
L'Unapei demande aussi aux élus locaux de "développer davantage la scolarisation, l'emploi et l'accès aux loisirs des handicapés mentaux". Elle demande enfin aux médias "d'informer les Français sur le handicap mental pour qu'il soit mieux connu, donc mieux intégré".
La France compte environ 4,5% de handicapés mentaux, selon la dernière étude Insee de juillet dernier.
84% des Français estiment que les handicapés mentaux font l'objet de discrimination, selon un sondage Ipsos de mars dernier, réalisé pour l'Unapei.
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