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Handicap et vieillissement...

Des maisons accueillent les parents âgés
et leurs enfants handicapés :

Prendre en charge un enfant handicapé n’est pas toujours une tâche facile à vivre au quotidien… Et que se passe-t-il, lorsqu’en plus, les parents vieillissent… Heureusement, des solutions se développent donnant la possibilité aux parents âgés de s’installer dans une maison adaptée leur permettant de vivre en toute tranquillité avec leur enfant handicapé. Deux exemples dans l’ouest de la France, à Chartres-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) et aux Herbiers (Vendée).

De nos jours, les personnes handicapées vivent de plus en plus longtemps… Et c’est une bonne chose. Toutefois, que deviennent ces gens lorsque leurs parents vieillissent et qu’ils ne peuvent plus s’en occuper aussi bien qu’auparavant ? S’ajoute alors à l’angoisse de vieillir et de disparaître, celle de laisser un enfant seul et sans défense, peu accoutumé à vivre en dehors d’un cercle familial restreint…

 
C’est dans ce contexte que sont créées des maisons d’accueil destinées à recevoir des familles de parents âgés, hébergées avec leur enfant handicapé. Ainsi, comme le souligne un récent article du quotidien Ouest-France, depuis juin 2006, « la résidence La Poterie, gérée par le Centre communal d’action social (CCAS) de Chartres-de-Bretagne, est la première dans l'Ouest à accueillir des parents âgés et leurs enfants, déficients intellectuels ». Pierre, un père, âgé de 82 ans y partage un appartement avec son fils Eugène, de 54 ans. « À 80 ans, je conduisais seul ma voiture. Eugène devenait instable. Comme moi, il perdait l'appétit et le sommeil. Je n'en pouvais plus » confie le papa dans le quotidien breton. .../...

Concrètement, des chambres mitoyennes mais non communicantes -pour laisser du répit au parent âgé- ont été aménagées. L'intérêt de la démarche est double : éviter de rompre un lien, parfois fusionnel entre les intéressés, et intégrer la personne handicapée dans un véritable lieu de vie grâce à une active politique d'animation. Doté d'une psychologue, ce foyer de vie cherche à pousser l'autonomie le plus loin possible. « Après le décès du premier parent, on aide le second à réorganiser sa vie. C'est le moment de préparer la seconde rupture, celle qui surviendra quand l'enfant se retrouvera seul », explique dans Ouest-France Martine Buhan, directrice de l’établissement.

En Vendée, un autre lieu d’hébergement d’une trentaine d’appartements, baptisé la Maison Marie-Claude Mignet*, situé aux Herbiers, accueille également depuis fin 2007, les personnes handicapées et leurs parents âgés. Au total, quinze familles peuvent loger dans les appartements de cette résidence.

Afin que les familles se sentent « comme à la maison », ce projet initié par le Conseil général de Vendée et géré par l’association Handi-Espoir, répond à trois principes chers à l’association et au département : l’accueil familial, le respect de chacun et l’autonomie de chacune des familles et de leur enfant. « En leur laissant choisir leur studio, en leur permettant de venir avec leur animal de compagnie ou en leur laissant le soin de s’occuper eux-mêmes de leur linge, les familles ont vraiment le sentiment d’être chez elles. La vie de famille est préservée puisque les parents et les enfants peuvent garder leur autonomie » remarque un article publié sur le site Internet du département. Quant au prix, précise le quotidien le Télégramme, il est « équivalent à celui d’un foyer d’accueil pour handicapés ou pour personnes âgées ».

*Marie-Claude Mignet a consacré sa vie aux personnes handicapées

La décision :

Thérèse : « Avant, j'allais au CAT de Cholet ; mais depuis 2000, j'ai une sclérose en plaques. Je voulais rester dans la grande maison de maman. Je ne voulais pas aller toute seule dans un foyer. Ma soeur qui habite Gétigné me trouvait triste. Un jour, elle m'a dit : pourquoi n'irais-tu pas au Bois-Tissandeau avec tes parents ? »

Clémence : « A 85 ans, j'avais deux malades à la maison à m'occuper : mon mari atteint de la maladie Alzheimer et Thérèse. On cherchait partout une maison et on en trouvait nulle part. Mon autre fille à Gétigné a eu connaissance de cette structure. On a téléphoné le vendredi. Une place était libre. Le mardi, on signait le contrat après la rencontre avec la directrice-adjointe Corine Fayet. Mon mari et moi, nous avons pris la décision pour Thérèse, car il fallait assurer après nous. »

Les premiers mois :

Thérèse : « C'était très dur au début. J'avais des angoisses. J'avais perdu mon papa, mes copines et des amis sur Cholet. »

Clémence : « Ce fut très dur de quitter notre grande maison que nous avions fait construire ; ça change de vivre dans un appartement, mais comme je dis toujours : je ne m'habitue pas mais je m'adapte. »

La vie au jour le jour :

Thérèse : « Je vais au kiné le lundi, mardi et jeudi. Cet après-midi, j'ai participé à l'atelier de sarbacane. Je vais aussi à celui de cocooning. À 17 h, j'ai la réunion des résidents pour préparer la semaine suivante. Avec Sophie une stagiaire, je voudrais faire du français et du calcul. La restauration, c'est par groupe de familles mais chaque mois, nous avons un repas de fête tous ensemble. Il y a des groupes de danses folkloriques qui viennent. »

Clémence : « J'entretiens mon appartement, même si on a une personne pour le ménage. On peut aider à préparer les légumes et à mettre le couvert. Puis il y a les animations et les relations avec les autres familles. Je reçois aussi ma fille Thérèse qui vient souvent frapper à ma porte. Mais je n'accepte pas toujours ; je veux qu'elle s'habitue sans moi car si un jour elle reste toute seule, ce sera moins difficile pour elle. Un seul regret : la maison est un peu éloignée de la ville. Depuis que j'ai été malade cet hiver, je n'ai pas repris ma voiture. On est un peu isolé, même si chaque semaine, on nous propose de nous emmener faire nos courses. »

Et après ?

Thérèse : « C'est bien si je peux rester. »
Clémence : « Il y a une sécurité : j'ai 87 ans. Si je pars la première, je sais que Thérèse pourra rester dans cette maison. Si c'est l'inverse, je ne sais pas : beaucoup de mes amis de Cholet sont décédés ou sont veufs. Je peux aussi rester ici. Alors on verra. »

(Source : Sénior Actu)

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