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LUNDI DE PENTECÔTE - Les doutes sur l'argent récolté

Être solidaire oui, mais de qui ? Quand la majorité des Français ont décidé de ne pas déroger à leurs habitudes et d'allonger leur premier week-end estival, une autre partie contribue, elle, à la solidarité nationale. Et ceux-là, ceux qui se sont levés lundi pour travailler, demandent le relevé des comptes quant à l'impact de la mesure mise en place après la canicule de 2003 qui avait fait 15.000 morts, essentiellement des personnes âgées.


Car en termes de recettes, la JSF (Journée de solidarité sans date fixe) est loin de faire l'unanimité. Le jackpot se chiffrerait à 2,21 milliards d'euros pour l'année 2009 et 2,29 milliards d'euros en 2008. Une somme censée apporter une bouffée d'oxygène au système de financement de la dépendance, qui prend en charge les personnes âgées et le handicap. Pourtant, certaines voix, comme celle de la députée socialiste Laurence Dumont, dénoncent l'arnaque à la solidarité. L'élue du Calvados a saisi la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, afin de faire la lumière sur les bénéfices, restés obscurs, de cette journée. La mission d'information qu'elle préside doit remettre son rapport courant juin. Interrogée par Le Parisien , elle dénonce la ponction de "150 millions d'euros pour financer le trou de la Sécu, les dysfonctionnements budgétaires, et la sous-affectation des fonds". Une deuxième journée de solidarité a même été évoquée dans les rangs de la majorité, les opposants au système crient au scandale.

Le gouvernement rejette toute suspicion

Le gouvernement refuse tout commentaire sur cette proposition et préfère avancer les chiffres positifs récoltés par la mesure. En 2009, ce sont 1.323 millions d'euros qui ont été octroyés pour les personnes âgées, via les conseils régionaux, et 883 millions d'euros pour les personnes handicapées, de leur prise en charge en milieu médical aux prestations de compensation. Le ministère du Travail rejette toute suspicion quant aux 150 millions d'euros, soi-disant "utilisés pour financer le trou de la Sécu", selon Laurence Dumont.

Quant au projet initial de "favoriser la création d'emplois liés à l'accompagnement des personnes âgées", les bonnes idées se seraient bel et bien envolées selon Pascal Champvert, président de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Des milliers récoltés par la journée de solidarité, l'organisme affirme ne pas en avoir vu la couleur. "Aujourd'hui, les crédits ne sont pas dépensés intégralement et sont affectés à d'autres fins, alors que cet argent devrait être utilisé dans l'urgence à l'aide aux services à domicile pour les personnes âgées. (...) Une partie de notre budget s'évapore, ce n'est pas acceptable", lâche Pascal Champvert dans les colonnes du Monde .

L'association s'appuie sur le rapport rendu par l'IGAS (l'Inspection générale des affaires sociales) et par l'IGF (l'Inspection générale des finances) selon lequel une partie des "excédents financerait le déficit de l'Assurance maladie, ou irait directement dans les caisses de l'État", affirme l'AD-PA. Une logique impossible à condamner réplique l'entourage de Nora Berra, la secrétaire d'État chargée des Aînés. "La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, l'établissement public qui gère ce budget, a différentes sources de crédit", dont l'Assurance maladie. Reste une certitude : lundi, quatre Français sur cinq ont choisi de ne pas travailler...

(Source : LE POINT)

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